Une démarche

Dès septembre 2014 et cela jusqu’à la Pentecôte de mai 2015, en paroisses, en Mouvements, en services d’Église : lançons nous des défis pour partager notre Joie de croire.

Posons-nous une question simple : que vaut le bonheur s’il n’est pas partagé ?

Être heureux et le faire savoir jusqu’à provoquer l’envie, voilà l’idée de ce vaste programme. Dans le détail, quatre grandes étapes vont jalonner « Le Rythme de la Joie » qui s’engage dans notre diocèse pour réussir à dire à foi et annoncer la Bonne Nouvelle. 

 

Mgr Jean-Paul Mathieu : « Tous en mission ! »

 

Au rythme des jeunes et des vacances, nous entrons dans une nouvelle année. Notre évêque nous fait toucher du doigt une question sensible qui nous vient du pape : « Sommes-nous heureux de croire ? »  Exhortation Apostolique : La Joie de l’Evangile


Élu à l’âge de 76 ans, le pape François vient rajeunir notre Église, le 266e successeur de Pierre a interpellé le monde dès son apparition sur la loggia de la basilique de Rome.

Dans son exhortation apostolique, il s’adresse aux chrétiens que nous sommes. Mgr Mathieu nous parle du propos du Saint-Père : «  Le message que nous avons reçu et que nous avons à transmettre n’est-il pas rayonnant de Joie ? Toute la Bible l’exprime : la promesse du salut suscite la Joie du peuple de Dieu, et sa réalisation avec Jésus ouvre une période nouvelle, promesse de joie pour tant d’hommes en attente : le salut est promesse de joie, de libération, de réconciliation… La Joie jaillit au passage de Jésus. »

Mgr Mathieu rappelle : « Une promesse toujours actuelle ». Et, de rassurer : « Même au milieu de circonstances très rudes, et des pires soucis, peut rester vive une confiance secrète : « Les bontés de Dieu ne sont pas finies, grande est la fidélité du Seigneur »… » (Exhortation Apostolique n°6°). 

L’évêque poursuit en s’appuyant sur des exemples : « Promesse actuelle pour un monde tenté par la tristesse, dans une Europe tentée par le repli sur soi l’absence de perspective. Et pour une Église qui pourrait baisser les bras ou faire des complexes face à la sécularisation et au dénigrement. »

Le pape François nous met en garde : « Ne nous laissons pas voler l’enthousiasme missionnaire». (Exhortation Apostolique n°80)

 

Que cette joie se voit !

 

Jean-Paul Mathieu se réjouit « Pour moi, ce rappel du Pape est bénéfique. Même si notre expérience chrétienne est modeste, même si au fil des années, chacun constate que son ardeur s’est parfois un peu émoussée, la promesse du Salut de Dieu demeure son horizon de joie : et on ne peut garder cela pour soi ! On a de la veine avec cette interpellation forte !

Le pécheur peut compter sur une miséricorde sans bornes ! Il n’y pas d’impasse qui ne débouche sur la Vie, sur une Pâque ! Chaque croyant peut être témoin d’espérance, témoin de la Joie qui émane de l’Évangile… »

Mgr Mathieu s’en explique : « Le pape nous demande de sortir, car nous sommes tous en mission, tous disciples-missionnaires. C’est une priorité qui s’impose… Dès lors que nous sommes chrétiens, et que nous prenons un peu au sérieux notre baptême, c’est bien pour que l’Évangile rayonne en notre vie, et que cela se voit!...Le pape nous appelle à une conversion des personnes et des communautés. Nous sommes invités à sortir de notre léthargie, à mesurer la chance qui est la nôtre, la grâce qui nous est faite… Si nous nous laissons rencontrer par le Christ, il nous libère du péché,  de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement… Le pape s’attache à réformer la Curie romaine, les grands services qui doivent l’aider… ainsi notre diocèse et les paroisses. Si l’on est baptisé, ce n’est pas pour rester dans son coin, ni des baptisés du dimanche ! »  

 

D’un Évangile qui nous revigore 

 

« Nos paroisses ont été appelées à mieux répondre ensemble à l’appel de la mission. Les équipes paroissiales sont nées pour veiller à ce que l’annonce de l’Évangile se poursuive, que la prière commune soit assurée, que la charité soit vigilante et concrète ! … Il ne s’agit pas seulement de se replier sur des communautés chaleureuses… mais de nous aider à vivre la sortie missionnaire dont parle le Pape…Dès la session de rentrée, les coordinateurs des équipes paroissiales seront appelés à prendre la mesure de cette démarche et à bien prendre en compte comment l’Église en ses paroisses peut bien vivre sa mission, dans la joie d’un Évangile qui nous revigore ! » 

 

Cette année 2014-2015, cette démarche « au rythme de la Joie de croire » conduira au grand rassemblement de la prochaine Pentecôte et cela dans tous les domaines d’activités de la vie ecclésiale : l’annonce de l’Évangile, les sacrements, le service du frère… Face aussi aux questions d’aujourd’hui : l’écologie, le dialogue interreligieux, les questions de société, famille, mort et vie…

« Pour moi la dynamique de cette année apostolique est importante. Il faut tenir compte du contexte mondial (guerres, tensions, conflits économiques, pauvreté, immigration), européen (montée de l’égoïsme national, difficulté de porter un projet européen) et français (incurie des pouvoirs politiques, économiques, sociaux) d’une part, et de l’Église d’autre part avec l’appauvrissement des effectifs, la difficulté à enclencher la dynamique missionnaire, défaitisme et complexe d’infériorité. La morosité des “réalistes” n’a rien d’évangélique. Je ne suis pas insensible à l’érosion de nos forces vives et à cet égard, il y aura encore des lendemains difficiles… La priorité est la mission, l’annonce de l’Évangile, la Joie de croire quoiqu’il advienne. L’avenir ne nous appartient pas ! »   

Mgr Mathieu n’oublie pas ceux qui se mobilisent, de nombreux laïcs, les diacres permanents qui ne remplacent pas les prêtres, mais rendent l’Église attentive à sa vocation au service du frère. Religieux, religieuses et autres personnes consacrées tiennent une place discrète, mais signifiante, comme témoin du Royaume de Dieu en gestation. De son côté, le conseil presbytéral veille au meilleur service du ministère ordonné et également à l’interpellation des vocations sacerdotales.

 

Enfin notre évêque recommande à ceux qui le peuvent la lecture de « La Joie de l’Évangile ». Même si certains passages sont un peu difficiles, c’est une exhortation très tonique, un encouragement, en même temps qu’un discours-programme qui touche beaucoup de domaines de la mission de l’Église. «  Souvenons-nous : nous sommes tous des disciples-missionnaires ! »  

 

 Pour aller plus loin encore

 

 

« Réussir à dire sa foi »   

 

 

 

Un défi d'annonce

Dans un monde en mouvement perpétuel, le 21e siècle déboussole parfois les chrétiens. Des questions sociétales se posent. Des réponses sont recherchées.

L'exhortation apostolique du pape François vise à déclencher la mise en orbite l'ardeur missionnaire de l'Église pour relancer le satellite de la charité.

Ses fondations demeurent immuables, mais à des milliers de nœuds des clichés encore ancrés dans certains esprits, l'Église d'aujourd'hui chasse ses vieux démons à grands coups de fraternité et désire sincèrement se faire connaître.

Avec toute force de conviction qu'on lui connaît, le vicaire général Pierre-Jean Duménil ne cache pas son sentiment : la tâche est immense.

« Nous sommes confrontés à un défi d'annonce. Il nous faut aujourd'hui trouver les mots capables de rassembler les chrétiens et de dire sa foi à d'autres, il nous faut trouver des initiatives qui éveillent l'intérêt... »

Au travers la planète, des zones d’ombre méritent toute notre attention.

« Éclairons des secteurs de services pastoraux à chaque fois que nous avons l'occasion de croiser la route de personnes en demande de repères... La dimension du Service du frère génère des liens forts. Beaucoup trop de belles initiatives demeurent ignorées. Les responsables pastoraux sont amenés à rencontrer nos contemporains. Nous devons écouter chacun. Même si des questions nous désarçonnent, même si des demandes déroutent, répondons aux attentes... Il faut réussir à dire sa foi à chaque occasion, car on constate un décalage de plus en plus grand. Des passerelles doivent être construites. Le pape François insiste sur l'importance de la rencontre avec l'autre. Allons-y ! »

 

« La bonne Nouvelle à annoncer c'est quoi exactement ? »    

Le rythme de la joie qui s'engage dès septembre au sein du diocèse de Saint-Dié en appelle selon une expression contemporaine à des projets à développement durable.

En décembre, sur le principe bien connu maintenant dans les Vosges des fiches de carême, l'Avent ouvrira une seconde période de ce cheminement.

À l'écoute de l'Ancien Testament, nous réfléchirons au fil de quatre semaines au contexte dans lequel nous vivons. La place du chrétien dans la société, ce qui se passe sur la planète... Nous tenterons de découvrir quel visage de Dieu se présente à nous.

Pierre-Jean Duménil invite à se retrousser les manches.

« Les textes sont très féconds. Allons-y et définissons la manière d'être croyant aujourd'hui et de vivre notre foi ! Un livret sera édité en vue de Carême et du temps pascal, ce sera un outil précieux pour creuser jusqu'au coeur de notre foi. Quel est ce trésor, qu'avons-nous à dire et à proposer ? Finalement, lorsque le calendrier affichera la Pentecôte, nous devrons être capables de relever ce challenge de convaincre. La bonne Nouvelle à annoncer c'est quoi exactement ? » Les chrétiens ont à construire et à aménager la Maison. Pierre-Jean Duménil invite à se retrousser les manches, sans remettre à demain !

Josée Tomasi-Houillon